12/11/2014

Nuit 17 à 52 - Christine and the queens

Chaleur humaine - Christine and the queens

Quelque chose s'est passé. C'était moche mais nécessaire.

J'ai trouvé Bu endormi dans la voiture dans la rue jeudi dernier matin. Chantage affectif ? Possible. Je ne pouvais néanmoins pas laissé Ly voir son père dormir dans la voiture en plein mois de novembre.

Je lui ai donc dit de dormir à la maison exceptionnellement. Entre temps, je me suis rendue compte que la veille, Ly avait passé l'après midi à s'occuper seul pendant que son père dormait tout son saoul alors qu'il lui avait promis de l'emmener faire de la guitare au parc. Il s'avère que le programme a changé parce que la nenette de Bu n'était plus disponible. Question de priorité donc. Ca m'a mise hors de moi.

J'ai donc décidé de retourner à la maison à ma pause déjeuner. Je savais que la situation dégénèrerai, c'est pour ça que j'ai préféré parler à Bu en l'absence de Ly.

Ca a dégénéré. Il a brisé des objets dans la maison. A mis un certain nombre de chose à la poubelle. M'a insulté, hurlé dessus, menacé. Il m'a dit que j'étais folle et qu'il le dirai au juge, que s'il trouve un boulot à Paris il me prendrai Ly. A un moment il s'est approché de moi comme s'il allait me frapper. Je n'ai pas bougé, je l'ai regardé dans les yeux sans ciller, il m'a dit "tu as de la chance que je ne frappe pas les femmes sinon tu te serais pris plusieurs coup de poing dans la gueule déjà".

Il m'a dit qu'il n'irait plus le chercher à la sortie d'école mais plus qu'un week end sur 2. C'est là que les choses ont basculé dans l'autre sens. Je lui ai dit de faire attention à ce qu'il disait, qu'il était en train de prendre une décision importante et qu'il ne pouvait pas m'en accuser par la suite. Il prenait la décision de moins voir son fils.

Il a craqué. Fondu en larme. Il m'a dit être au bord du suicide, que seul Ly le retient. J'ai discuté avec lui plus calmement. Je lui ai demandé de se reprendre en main et d'organiser correctement sa nouvelle vie. Je lui ai dit aussi de se préparer au départ, à la fin du mois, de sa nenette dont il est amoureux. Il faut qu'il se prépare à encaisser le choc s'il est déjà dans cet état maintenant puisqu'elle est apparemment la seule chose agréable dans sa vie actuelle.

Bref, certaines choses ont dû faire chemin puisque son attitude est plus saine. Il est venu dimanche déjeuner, ça s'est bien passé. Je ne l'ai pas revu depuis puisque j'ai demandé à maman de venir cette semaine. J'espère en fait que ça permettra à Bu de se détacher définitivement de moi et donc de s'organiser vraiment.

Pour ma part, ma nouvelle vie me convient. Même si je regrette la façon dont tout ça s'est passé, je ne regrette pas de ne plus partager la vie de cet homme.

Je pars ce week end avec des amis. Je ne peux m'empécher de penser à l'un d'eux en particulier. Je le connais depuis longtemps sans être vraiment proche de lui. Il me plait. Je ne suis pas sûre que ce soit réciproque ou même qu'il m'ait envisagé de cette manière. Il est également au courant du récent merdier de ma vie, je pense que ça ne doit pas lui faire envie de s'y frotter, ce que je peux comprendre. Il ne me connait pas assez intimement pour savoir que je suis en capacité de compartimenter. Mais ... je ne peux  m'empécher d'espérer qu'il se rapproche de moi, même si ce n'est que physique. Le corps d'un homme, je peux me contenter de ça pour le moment. Me sentir vivante. Chaleur humaine. Le côté animal de l'humain. Le corps.